illustration de Peb et Fox (ils sont beaux !) - visitez leur site !

Ah, le charme désuet des vieux dictionnaires truffés de mots rares, témoins des préoccupations et des progrès de leur époque et que plus personne n’utilise aujourd’hui. Au contraire, nous reconnaissons à peine certaines définitions qui devraient pourtant nous être familières. Il se trouve chez ma grand-mère un vieux dictionnaire, véritable trésor familial pas tant pour sa valeur marchande que pour les pépites qui s’y cachent et qui font la joie des enfants. A l’entrée « hélicoptère », on apprend qu’il s’agit d’un appareil d’aviation n’ayant jamais existé que comme jouet d’enfant. Une opinion partagée par Ferdinand Foch, Maréchal de France, professeur de stratégie à l'École de Guerre et incidemment responsable de la bataille de la Somme, une des plus terribles boucheries de la première guerre mondiale. Il affirmait en 1911 avec toute la clairvoyance du génie militaire : « Les aéroplanes sont des jouets scientifiques intéressants, mais ne présentent pas de valeur militaire.» Ironiquement, Foch a aussi donné son nom à un porte-avion de la marine française… Lire la suite...

source : Louis Figuier (1891) Les merveilles de la Science, ou descriptions populaires des inventions modernes, supplément n°2, p.76-80, édition Jouvet et Cie, Paris.

Les mains en l'air et souriez : vous êtes photographiés. Bien sûr, on n'attend pas de vous une pose naturelle et détendue : l'objet est inquiétant et vous n'apprécieriez sans doute pas que l'on braque ce genre d'appareil photo vers vous. Pourtant le vocabulaire photographique est déjà incroyablement guerrier : on arme le déclencheur de son appareil, on vise avant de shooter à bout portant. On mitraille en mode rafale. Sur les appareils argentiques, on recharge avec du film en cartouche. Les attitudes même ont beaucoup à voir avec la chasse ou l'univers militaire. Les paparazzis sont en planque ou en embuscade comme des snipers. Même la photo animalière, si paisible en apparence, n'est pas en reste avec ses safaris photo. Un ami passionné de photo ornithologique me vantait récemment l'achat de son nouveau filet de camouflage pour des affûts de plusieurs heures. S'approcher au plus près de son sujet (de sa proie ?). Logiquement, le matériel photographique finit par ressembler à une arme à l'image de cet étonnant photo-revolver vieux de plus d'un siècle. Alors que je parcourais ma photothèque pour la préparation du billet précédent sur les six-coups, j'ai remis la main sur une petite collection d'images d'armes photographiques, toutes plus improbables les unes que les autres. Visite guidée : Lire la suite...

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Tous les amateurs de western le savent bien : le colt, l'arme des cow-boys par excellence, permet de tirer six balles, pas une de plus. Beaucoup de films utilisent ce ressort scénaristique. On pense aussi à ce gag dans une des toutes premières aventures de Lucky Luke, à l'époque où il tirait encore pour tuer : Phil Defer-Jack Palance ne s'attendait pas au "seul sept-coups de l'ouest" (merci à Peb pour me l'avoir rappelé). Certains fétichistes traquent même les erreurs dans les films où les cow-boys sont capables de tirer plus de six balles sans recharger… Pourtant cette légende du six-coups chargé avec six balles est largement improbable. Les cow-boys ne plaçaient sans doute jamais plus de cinq balles dans leur barillet. Six, c'était beaucoup, beaucoup, trop dangereux. Lire la suite...

Quel est le point commun entre un écrivain belge prix Nobel de littérature, un banquier londonien farouche défenseur de la réduction du temps de travail et un astronome français ayant donné son nom à un cratère de Mars ? Tous trois ont publié autour de 1900 des ouvrages restés célèbres sur un sujet d'une rare trivialité, les abeilles et les fourmis. Imaginez ces hommes très sérieux, en redingote, avec leur moustache cirée et leur col de chemise bien amidonné quitter la table du repas dominicale après le café et l'eau de vie, sortir dans le jardin par une belle après-midi de juin pour s'abîmer dans la contemplation d'une colonie de fourmis. Lire la suite...

Un immense mécanisme d'horlogerie rouillé, partiellement désossé et adossé à un hangar à bateau des anciens docks de Bristol. Je profite de mes derniers Polaroid 665 avant la fin des stocks. Normalement le négatif doit être traité immédiatement dans une solution de disulfite de sodium que je transporte dans un tupperware. Mais cette fois-ci, j'ai voulu expérimenter autre chose : j'ai attendu plusieurs heures avant de séparer le positif du négatif, ce qui a laissé le temps à la chimie de sécher et a provoqué ces déchirements du film (en plus grand sur mon site photo et une autre de la même série ici).

C'est tellement frappant que je ne suis sans doute pas le premier à le remarquer. Au musée d'Orsay, juste à côté du célèbre portrait de Pasteur par Albert Edelfelt, on peut voir cette grande toile peinte en 1875 par Jean-Paul Laurens (cliquez sur l'image pour l'agrandir). Impossible de voir autre chose qu'une immense cigarette dans le cierge jeté au sol. Un anachronisme fascinant dans ce portrait de Robert II (dit "Le Pieux") lors de son excommunication en 997 par le pape Grégoire V qui condamnait le mariage du roi des Francs avec sa cousine Berthe. Du coup, pour passer ses nerfs, Robert s'est allumé une clope. Une clope king size !

Sur mon site photo, une nouvelle série de transferts de polaroid sur les anciens docks de Bristol. Le procédé est extrêmement stimulant. Mais après plusieurs mois de pratique intensive, je vais essayer de revenir à des images moins dégradées.

En bon procrastinateur, j'ai un rapport très conflictuel et passionnel avec le temps. J'adore par exemple contempler le mouvement hypnotique des aiguilles d'une horloge. La trotteuse surtout ! Pour nourrir mon vice, je me suis amusé à programmer un petit pong en flash et je l'ai transformé en horloge (cliquez sur l'animation). Les scores de la partie donnent l'heure, chaque manche durant 1 minute. J'ai essayé de coller à l'apparence ultra basique du jeu original publié par Atari en 1972. La partie est redimensionnable en plein écran et vous pouvez couper le son. Complètement inutile et régressif ! Je viens par ailleurs de découvrir que l'idée avait déjà été utilisée par des designers hollandais qui en ont fait une console murale. Atari a un temps dénoncé une violation des droits d'auteur et a tenté d'empêcher la vente de la pendule avant d'y renoncer en échange d'une production sous licence.

C'est un genre en soi, extraordinairement populaire dans les années 50 : le film de série B avec des insectes assoiffés de sang. Surfant sur la mode, les studios de cinéma ont produit, rien qu'en 1957 et 1958, plus d'une douzaine de films avec des monstres à six ou huit pattes franchement agressifs. Un bestiaire impressionnant : la mante-religieuse, la mite, le scorpion, l'araignée, la mygale, l'abeille, la guêpe... Tout y passe ! Jusqu'à la superbe "mouche" de Kurt Neumann (1958) dont David Cronenberg fera remake très organique trente ans plus tard. Depuis pas mal de temps, je collectionne les images sur ce thème. Voila une petite selection des meilleures.

Pour finir la série de billets sur les vieilleries, quelques affiches assez connues du début du siècle dernier mais toujours furieusement d'actualité alors que le gouvernement français cède devant les coups de boutoir du lobby pinardier. Ces affiches ne sont finalement pas plus ridicules que la création du "Conseil de la modération" chargé de contrôler les campagnes de prévention mais laissé aux mains des viticulteurs (sic transit gloria mundi).

Alors que je cherchais des informations sur l'elgéphone de Léon Gaumont, je suis tombé sur une section de Gallica (la collection numérique en ligne de la Bibliothèque Nationale de France) que je n'avais encore jamais remarqué. Si vous ne connaissez pas Gallica, allez y faire un tour : le site est d'une richesse incroyable. C'est une mine de documents numérisés : textes classiques ou illustrations et photographies anciennes. On y trouve aussi une petite section d'archives sonores, dont un enregistrement assez remarquable : Guillaume Apollinaire lisant trois de ses poèmes en 1913. Malgré la mauvaise qualité du phonographe, entendre la voix et la diction si particulière du poète est vraiment émouvant. Ce fut aussi une surprise pour Apollinaire qui entendait sa voix pour la première fois.

Belle bête n'est-ce pas ? Survolez l'image pour la voir sous un autre angle. Elle est vraiment imposante avec son mètre cinquante d'envergure et tous ses tuyaux. Cette superbe et étrange machine est presque centenaire. Elle est le fruit du cerveau génial d'un inventeur Français, Léon Gaumont. Mais à quoi servait-elle ? Lire la suite...

C'est une des inventions les plus remarquables de la révolution française et aussi un colossal échec. Pourtant les scientifiques la réclamaient depuis des années, et elle nous aurait bien simplifié la vie. La Première République a fait le ménage dans les unités de mesures : elles furent toutes repensées dans un système décimal, y compris le temps. L'heure décimale fût brièvement adopté en 1793 comme temps officiel de la république, et des horloges furent construites. Pour voir à quoi ça ressemblait, j'ai bricolé cette horloge en Flash. Quand il est 09h15, il faudrait dire 03h86. Dépaysement garanti. Lire la suite...