antipode
Projection orthographique centrée sur l’antipode de Paris. En vert, la vue normale du globe terrestre. En surimpression grisée, l'image des antipodes correspondant qui apparait alors inversée.

« Et ramenant enfin les pans d'une plus vaste bure, nous assemblons, de haut, tout ce grand fait terrestre. Derrière nous, par là-bas, au versant de l'année, toute la terre, à plis droits, et de partout tirée, comme l'ample cape de berger jusqu'au menton nouée... » (Saint-John Perse, Chronique, II, p. 338-339, 1960)

47°08'05,58"S, 174°24'48,05"O : un point perdu du Pacifique Sud à 1200 km à l'est de la Nouvelle-Zélande. C'est très précisément le point de la terre le plus éloigné de l'endroit où je me trouve à l'heure où je tape ce texte. L'antipode est facile à trouver quand on manipule un globe terrestre. Pourtant dans les dessins animés de mon enfance, quand le héros entreprenait de creuser un tunnel passant par le centre de la terre, il ressortait invariablement en Chine (voir par exemple ce gag de Bip-Bip et le coyotte), que le dessin animé soit une production européenne ou américaine d'ailleurs. Le bien nommé Extrême-Orient nourrit encore les fantasmes d'exotisme. Je me suis amusé à programmer cette représentation de l'antipode de l'Europe, une image inversée de notre continent en surimpression de la vue habituelle. L'occasion pour moi de réviser un peu les projections cartographiques. Pour anticiper les critiques d'eurocentrisme, j'ai aussi préparé quelques autres antipodes marquants. Lire la suite...