mardi 6 avril 2010

druksisme

autoportrait cartographique

Pour le boulot, je suis en train de jouer avec les méthodes de traçage de lignes de niveaux (ou isoplèthes). Il existe pour cela des algorithmes très pratiques en R. Comme par ailleurs, je viens de comprendre que ce langage permet aussi l’importation d’une image quelconque et sa conversion en une matrice, il devient assez facile de réaliser un autoportrait sous forme d’une carte topographique rudimentaire. Je suis parti d’une photo carrée sur fond blanc. L’image ci-dessus a presque entièrement été dessinée en R (code ici). A la base de ce petit exercice de programmation, les célèbres autoportraits cartographiques de Michael Druks. Lire la suite...

dimanche 2 août 2009

le (délire) secret des templiers

sainte-trinite
Triangle équilatéral de 422 km de côté entre les villes de Saintes, Sainte-Foy-les-Lyon et Saint-Ouen-l'Aumone. Projection gnomonique : les lignes droites correspondent réellement aux parcours les plus courts (trajet orthodrome)

Qu’est-ce qui unit les villes de Saintes (17), Sainte-Foy-les-Lyon (69) et Saint-Ouen-l'Aumone (95) ? Ces trois villes au nom consacré forment un triangle équilatéral quasiment parfait, un triangle mystique inscrit au cœur du royaume de France et formé par trois villes médiévales. Et que trouve-t-on en son centre (46°50'37"N - 2.09°05'44"W, un site en pleine forêt, dans le Berry, entre Châteauroux et Bourges) ? Le trésor des templiers, le saint Graal, le secret des Roses-Croix !? A vrai dire je m’en moque un peu mais je ne serais pas surpris qu’un chasseur de templiers (ou un quelconque illuminé friand d’occultisme, astrologie, numérologie ou toute autre coïncidence vide de sens) ait déjà fait ce rapprochement… Je suis tombé dessus par hasard alors que je cherchais systématiquement le nombre de triangles équilatéraux que l’on peut dessiner en reliant les plus grandes villes de France ou d’Europe. Avant de m’attaquer aux carrés. Lire la suite...

lundi 5 janvier 2009

à l'autre bout du monde

antipode
Projection orthographique centrée sur l’antipode de Paris. En vert, la vue normale du globe terrestre. En surimpression grisée, l'image des antipodes correspondant qui apparait alors inversée.

« Et ramenant enfin les pans d'une plus vaste bure, nous assemblons, de haut, tout ce grand fait terrestre. Derrière nous, par là-bas, au versant de l'année, toute la terre, à plis droits, et de partout tirée, comme l'ample cape de berger jusqu'au menton nouée... » (Saint-John Perse, Chronique, II, p. 338-339, 1960)

47°08'05,58"S, 174°24'48,05"O : un point perdu du Pacifique Sud à 1200 km à l'est de la Nouvelle-Zélande. C'est très précisément le point de la terre le plus éloigné de l'endroit où je me trouve à l'heure où je tape ce texte. L'antipode est facile à trouver quand on manipule un globe terrestre. Pourtant dans les dessins animés de mon enfance, quand le héros entreprenait de creuser un tunnel passant par le centre de la terre, il ressortait invariablement en Chine (voir par exemple ce gag de Bip-Bip et le coyotte), que le dessin animé soit une production européenne ou américaine d'ailleurs. Le bien nommé Extrême-Orient nourrit encore les fantasmes d'exotisme. Je me suis amusé à programmer cette représentation de l'antipode de l'Europe, une image inversée de notre continent en surimpression de la vue habituelle. L'occasion pour moi de réviser un peu les projections cartographiques. Pour anticiper les critiques d'eurocentrisme, j'ai aussi préparé quelques autres antipodes marquants. Lire la suite...

vendredi 31 octobre 2008

typocoffee (san-serif)

too much coffee
zoom ici

Chacune des lettres ci-dessus est une superposition de 25 courbes plus ou moins bruitées, un peu comme si on ré-écrivait sur un tracé existant mais en faisant des erreurs. L'illustration dérive d'un algorithme que j'ai programmé pour un cours sur les simulations de Monte-Carlo. Je cherchais à modifier aléatoirement le tracé d'une courbe quelconque. Assez vite j'ai eu envie de dessiner des lettres. Lorsque que vous écrivez à la main, vos lettres se ressemblent (c'est "votre écriture") mais sont toutes légèrement différentes : la boucle d'un "e" est plus ou moins ouverte ou fermée par exemple… C'est pourquoi les polices imitant une écriture manuscrite sont toutes si décevantes. Au contraire, ma police est, elle, fortement aléatoire. Impossible d'avoir exactement deux fois le même tracé. Pour ceux que ça intéresserait, vous pouvez jeter un œil sur le code en R qui m'a servi pour cette illustration.