Pour le boulot, je suis en train de jouer avec les méthodes de traçage de lignes de niveaux (ou isoplèthes). Il existe pour cela des algorithmes très pratiques en R. Comme par ailleurs, je viens de comprendre que ce langage permet aussi l’importation d’une image quelconque et sa conversion en une matrice, il devient assez facile de réaliser un autoportrait sous forme d’une carte topographique rudimentaire. Je suis parti d’une photo carrée sur fond blanc. L’image ci-dessus a presque entièrement été dessinée en R (code ici). A la base de ce petit exercice de programmation, les célèbres autoportraits cartographiques de Michael Druks. Lire la suite...

zoom ici

Chacune des lettres ci-dessus est une superposition de 25 courbes plus ou moins bruitées, un peu comme si on ré-écrivait sur un tracé existant mais en faisant des erreurs. L'illustration dérive d'un algorithme que j'ai programmé pour un cours sur les simulations de Monte-Carlo. Je cherchais à modifier aléatoirement le tracé d'une courbe quelconque. Assez vite j'ai eu envie de dessiner des lettres. Lorsque que vous écrivez à la main, vos lettres se ressemblent (c'est "votre écriture") mais sont toutes légèrement différentes : la boucle d'un "e" est plus ou moins ouverte ou fermée par exemple… C'est pourquoi les polices imitant une écriture manuscrite sont toutes si décevantes. Au contraire, ma police est, elle, fortement aléatoire. Impossible d'avoir exactement deux fois le même tracé. Pour ceux que ça intéresserait, vous pouvez jeter un œil sur le code en R qui m'a servi pour cette illustration.

source : Louis Figuier (1869) Les merveilles de la Science, ou descriptions populaires des inventions modernes, supplément n°1, p.561, Jouvet et Cie Edts, Paris.

Après avoir essayé les pigeons voyageurs, le pony express et l'aéropostale de Pierre-Georges Latécoère, j'ai enfin retrouvé un moyen de connexion avec le monde moderne.

Où l'on apprend que certaines cigarettes préviennent les irritations de la gorge ou des sinus. C'est prouvé scientifiquement. Au fil du temps, j'ai accumulé une petite collection de publicités pour la cigarette, datant d'une époque vraiment décomplexée où l'on ne se gênait pas pour surjouer les vertus médicales du tabac (cliquez sur l'image). Il y a quelques semaines, le toujours excellent monsieur KA présentait déjà une très belle galerie sur le même thème. Les publicitaires avaient quand même sérieusement la bride sur le coup à cette époque.

C'est tellement frappant que je ne suis sans doute pas le premier à le remarquer. Au musée d'Orsay, juste à côté du célèbre portrait de Pasteur par Albert Edelfelt, on peut voir cette grande toile peinte en 1875 par Jean-Paul Laurens (cliquez sur l'image pour l'agrandir). Impossible de voir autre chose qu'une immense cigarette dans le cierge jeté au sol. Un anachronisme fascinant dans ce portrait de Robert II (dit "Le Pieux") lors de son excommunication en 997 par le pape Grégoire V qui condamnait le mariage du roi des Francs avec sa cousine Berthe. Du coup, pour passer ses nerfs, Robert s'est allumé une clope. Une clope king size !

Du changement sur ce blog puisque Peb et fox vont maintenant illustrer certains des billets. Je dois dire que je suis très excité par cette collaboration d'autant plus que ces deux olibrius ne manquent pas de talent et d'humour. Si vous ne connaissez pas leur travail, allez faire un tour sur leur site.

C'est un genre en soi, extraordinairement populaire dans les années 50 : le film de série B avec des insectes assoiffés de sang. Surfant sur la mode, les studios de cinéma ont produit, rien qu'en 1957 et 1958, plus d'une douzaine de films avec des monstres à six ou huit pattes franchement agressifs. Un bestiaire impressionnant : la mante-religieuse, la mite, le scorpion, l'araignée, la mygale, l'abeille, la guêpe... Tout y passe ! Jusqu'à la superbe "mouche" de Kurt Neumann (1958) dont David Cronenberg fera remake très organique trente ans plus tard. Depuis pas mal de temps, je collectionne les images sur ce thème. Voila une petite selection des meilleures.

Pour finir la série de billets sur les vieilleries, quelques affiches assez connues du début du siècle dernier mais toujours furieusement d'actualité alors que le gouvernement français cède devant les coups de boutoir du lobby pinardier. Ces affiches ne sont finalement pas plus ridicules que la création du "Conseil de la modération" chargé de contrôler les campagnes de prévention mais laissé aux mains des viticulteurs (sic transit gloria mundi).

Un grand merci à wilizecat pour sa contribution au culte pastafarien (cf post d'hier). N'hésitez pas à visiter son blog. Tant qu'il n'est pas mort d'épuisement, il propose un dessin contre un commentaire. May the Great Spaghetti Monster be with him !

Corps, jambage, empâtement, panse, oeil. Toute une anatomie ! L'univers de la typographie est passionnant. Certaines polices sont élégantes, exhubérantes ou austères. D'autres sont engoncées, ennuyeuses ou fatigantes. Un bestiaire mystérieux et poétique dont les grandes familles sont garalde, réale, didone, mécane, linéale, etc.

Dans tous les cas, le but de ces polices est de rester lisible. Mais, vous avez déjà été confronté à un alphabet étranger (cyrillique, hébraïque, ou coréen). Vous reconnaissez des régularités mais vous ne pouvez pas vous orienter ou tenter de prononcer les mots. C'est ce sentiment de perte de repères qui a suscité le projet artistique de la machine à synthétiser des alphabets. Un outil permettant de créer des alphabets imaginaires possédant des caractéristiques précises (circonvolution, nervosité, raideur, etc.). Vous pouvez télécharger des polices déjà stockées ou "faire évoluer" votre propre alphabet et le récupérer sous forme d'un fichier TrueType à installer ensuite sur votre ordinateur. Bien sur, les lettres ne correspondront à aucun alphabet existant. Pas question d'utiliser ces polices pour un document destiné à être lu. Sauf si vous cherchez à simuler l'écriture illisible d'un médecin. C'est une démarche purement esthétique. Lire la suite...