Pendant des années, j'ai été très intrigué par ces illustrations. Quand j'en parlais autour de moi, on me répondait presque toujours qu'il n'y a pas tromperie puisque de toutes façons, les acheteurs ne savent pas reconnaître une fleur de vanille. Les plus naïfs allaient même jusqu'à penser que les pubeux chargés du packaging, eux-même, ne savent pas à quoi ça ressemble. Je trouvais la (fausse) gousse un peu dure à avaler. Ca ne peut pas être juste une erreur ou un arrangement de la réalité botanique pour simplifier la pub.

L'explication est beaucoup plus perverse. La production mondiale de vanille ne suffirait même pas à la fabrication de 5% des aliments "à la vanille" que l'on trouve sur le marché ! C'est pourquoi les fabricants ont recours à un arôme artificiel, la vanilline. Or, en France, la législation est très stricte sur ce point : s’il n'y a pas de partie entière ou d'extraits d'une plante dans un produit, on ne peut pas illustrer cette plante sur le paquet. Les marchands de yaourts ont donc trouvé la parade, et là on touche au génie. Ils dessinent sur leurs emballages une fleur et une vague gousse qui ne sont pas rigoureusement une illustration de la vanille. Imparable !

"Non non, je ne mens pas au consommateur. Je le lui fait pas croire qu'il y a des extraits naturels de vanille dans son yaourt. Quoi ? cette fleur là ? Ben non, c'est pas une fleur de vanille. C'est juste pour faire joli..." On est quand même clairement dans l'escroquerie, vous ne trouvez pas ?