Les anglais parlent de "vie immobile" quand nous voyons plutôt une "nature morte". Les peintres hollandais du XVIIe siècle excellaient dans la peinture de ce type de sujet. Sous la contrainte de l'Eglise protestante réformée hollandaise, ils avaient du abandonner les représentations religieuses, mais continuèrent à développer la tradition de réalisme et de symbolisme caché dans leurs natures mortes. Leurs compositions très soignées, aux jeux de lumière et aux reflets complexes, avec une grande richesse de détails, connurent un immense succès auprès de la bourgeoisie de l'époque qui remplaça alors l'église et l'état dans le rôle de mécène. (De manière plus anecdotique cette tradition de nature morte réaliste a aussi beaucoup excité les peintres hyper-réalistes américains comme Ralph Goings ou Don Eddy.)

mocafico J'en arrive au sujet de ce post. Le photographe italien Guido Mocafico (né en 1962 et vivant actuellement à Paris) s'intéresse de très près aux toiles des maîtres hollandais. Avec une précision extrème et un remarquable sens de la lumière, il reconstruit de parfaites imitations de natures mortes classiques. En regardant les photos présentées dans son portfolio, comme cette superbe nature morte à l'assiette de hareng, on pense immédiatement à certaines toiles de Pieter Claesz comme la coupe en argent ou l’assiette de hareng. Une démarche maniaque à la limite de la photographie. On peut apprécier d’autres images de Mocafico sur le site de la galerie Mennour.