Les noms d'espèces animales ou végétales sont très codifiées afin de rester cohérentes et compréhensibles au niveau international. La langue utilisée est le latin. Une espèce est désignée par un nom de genre commençant par une majuscule suivi du qualificatif d'espèce, puis du nom (parfois abrégé) du scientifique qui a décrit l'espèce et enfin la date de la description. Exemple pour l'abeille :

Apis mellifera Linnaeus, 1758.

Parfois le nom de genre est le même que le nom d'espèce. Exemple le chien Canis canis que l'on distingue du loup Canis lupus. Dans certains cas, on ajoute un nom de sous genre entre parenthèse ou un nom de sous-espèce. On en arrive à des enchâssements assez incroyables comme pour le bison d'Amérique qui a un nom latin on ne peut plus explicite :

Bison (Bison) bison bison (Linnaeus, 1758) Skinner & Kaisen, 1947

Coquilles. La publication écrivant l'espèce fait référence et les coquilles de publication ne peuvent plus être corrigées. Le genre Eschscholzia (un coquelicot californien) a été nommé en souvenir du zoologiste Johann Eschscholtz mais le "t" a sauté à l'impression. Même problème pour la glycine Wisteria nommée en souvenir de Caspar Wistar célèbre médecin anatomiste américain. Nuttall, le botaniste qui a décrit l'espèce, s'était trompé et avait remplacé le "a" par un "e"... L'aigle chauve Haliaeetus s'est, lui, vu attribué un "e" surnuméraire farfelu.

Homonymes. Avant la mise en place des bases de données internationales facilement accessibles, les biologistes nommaient parfois une espèce sans se rendre compte que le nom était déjà utilisé dans d'autres groupes taxonomiques. Ainsi le genre Argus est utilisé pour designer pas moins de quatre genres de papillon, deux genres de mollusque, un genre d'araignée et un genre d'oiseau ! Ce type d'homonymie est très fréquent : Adonis (renoncule ou poisson), Andromeda (romarin ou coléoptère), Cannabis (chanvre ou oiseau), Cereus (cactus ou anémone de mer), Ficus (figuier ou gastéropode), etc. Les exemples abondent.

A priori tout cela paraît assez austère. Je peux vous prouver que dans certains cas, les chercheurs se sont bien amusés. Retour au billet...